Le Pôle du Management Lyon est une communauté de partage sur le Management, animée par Patrick Gaillard repose principalement sur la confrontation des expériences en vue d’améliorer les méthodes. Il est rapidement devenu un lieu unique d’échanges sur les pratiques managériales sectorielles et professionnelles. Une de ses originalités du Pôle est de revivre ensemble la mise en scène des idées exprimées lors du précédent dîner avec l’aide d’un metteur en scène. Le texte de Pauline Collet, Responsable des ventes au Hilton Lyon ci-dessous retrace parfaitement cette soirée
Faites vos jeux
Faut-il préférer être intuitif ou analytique quand on est chef d’entreprise, quand on a vingt-huit ans et des rêves, quand on change de secteur d’activité après une longue et paisible carrière ? C’est ce que se sont demandé les participants de la soirée Pôle du Management, qui s’est déroulée jeudi 14 novembre 2013, à l’hippodrome du Carré de Soie.
A chaque fois que l’on entend cette sonnette, on croit que c’est un téléphone oublié au fond d’un sac. Mais c’est le départ de la course. On a parié sur un cheval, on a essayé de comprendre l’influence du poids de la bête, de son âge, de la consistance du terrain. Il y en a qui parient au hasard, ou à l’instinct, comme ils disent. Parce que le nom du cheval est drôle et que de toute façon, je n’y connais rien. Il y en a d’autres qui étudient. Grands pontes de math’sup math’spé, ingénieurs au grand charisme, et que je te calcule des probabilités et des statistiques pour gagner.
A mesure qu’on nous expliquait le sens de lecture des tableaux, des cotes, des historiques, on se prenait nous aussi pour de grands turfistes. On croyait tout comprendre mais on perdait de plus en plus. Des instants de parole nous permettaient de nous présenter à tour de rôle par groupe de cinq.
Le véritable objectif de ce soir, c’est la rencontre.
Conseil, audit, auto-entrepreneur, ressources humaines, journalistes, hôtellerie, chimie,
logistiques, aucun profil ne se ressemble. Rien n’est laissé au hasard, l’objectif de ce soir, c’est la rencontre.
« Recrutement , quelle est la part de l’analytique et de l’intuition ? «
Après les paris, nous avons été invités à dîner Pôle Compétences. Des axes de réflexion nous ont été indiqués, avec pour objectif final la synthétisation de notre débat devant l’assemblée. Le thème de ma tablée était : « analytique ou intuition dans le lancement de projet. »
Vous avez quatre heures, disaient les profs de philo.
Se lancer. Voilà bien la chose la plus difficile à faire. Prendre un risque, un prêt sur 10 ans, un engagement, se serrer la ceinture et les coudes. Choisissons-nous sur un CV ? Ou sur une photo ? Sur des diplômes ou sur une élocution parfaite ? Un savoir-faire ou une sensibilité ?
Quelle part laisser à l’intuition lorsqu’on s’endette sur plusieurs années ? Comment rester analytique lorsque notre projet n’existe pas encore et qu’il n’existe aucun modèle d’exploitation ?
La mise en commun de toutes nos idées fut très divertissante. On eu droit à du Claude Nougaro, adapté aux problématiques du management, chanté par Séverine à la voix de gospel d’église, alléluia ! Une responsable des ventes montant sur le dos de son fidèle destrier. Une dissertation en trois axes. Des mots et des paroles.
Mon groupe et moi, on a échangé, essayé, tenté de répondre à la question. On a débattu sur le temps, le contexte, le budget, les gens, les lieux, l’envers du décor qu’on ne dit pas, et tout ce que se pense en silence. Et puis, on a levé les yeux au ciel, on a soufflé un bon coup et on s’est tous écoutés, encore une fois. On a utilité notre intuition pour répondre à la question, tout en gardant l’analytique, pour le cadre, une structure, une façon de faire, un discours et deux personnes pour se lancer…
Lancer un projet, c’était bien ça l’idée, non ?
C’est des compétences, et puis finalement, pas beaucoup, c’est des rencontres, des choix, un trou dans son porte-monnaie, manger des pâtes pendant un mois (ou deux. Ou plus.). Mais surtout une envie et beaucoup d’espoir.
On en est venu à la définition suivante : L’analytique, c’est se demander pourquoi c’est toi. L’intuition, c’est savoir que c’est toi, sans bien savoir pourquoi.
Pour se lancer, il faut un peu des deux.
Et quand l’habitué accoudé au comptoir me dit que le 16 est favori parce qu’il court mieux sur terrain mouillé que sur gazon, et bien je lui fait confiance. Je n’ai rien gagné. Mais le plus important, finalement, intuition ou vrai bon tuyau, pour se lancer, c’est d’y croire, non ?