Dominique Largeron
Difficile à dire qu’à Lyon qui possède trois clubs de femmes chefs d’entreprise, les femmes ne se bougent pas. Une formation pour initier les administratrices à leur nouvelle fonction a été lancée. Sidonie Mérieux, première femme avec Annie Famose à pénétrer dans le très masculin conseil d’administration de l’OL a de son côté créé à Lyon le 1er cabinet spécialisé dans la chasse de têtes d’administratrices. Une mobilisation efficace : les 20 % de femmes dans les CA seront probablement atteints en 2014, comme le veut la loi. Mais ce devrait être plus difficile pour l’étape suivante, le quota de 40 %, d’ici 2017.
Encore trop présent dans l’entreprise, le machisme a nécessité une solution radicale. Face à la faiblesse du nombre de femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées, le législateur a décidé d’instaurer une politique de quota. Ainsi la loi dite « Copé/Zimmermann » impose 20 % de femmes dans les conseils d’administration d’ici 2014, puis un nouveau saut à 40 % d’ici 2017.
Pourtant, en matière de « décideuses », Lyon est particulièrement gâté. La capitale rhônalpine possède trois clubs de femmes chefs d’entreprises (FCE, Action’elles et Business Women) particulièrement actifs.
La première réaction de leurs responsables respectives a été de se saisir du sujet. En compagnie d’une Lyonnaise, Caroline Weber, directrice de Middlenext, une association représentant les valeurs moyennes cotées, Blandine Peillon, créatrice de la société « Jours de printemps » et Sidonie Mérieux ont monté une formation intitulée « Préparons-nous aux mandats sociaux ». Avec succès.
La première session de formation qui a débuté à la mi-décembre est terminée : elle a concerné quinze executive women. Une deuxième session verra le jour à la rentrée prochaine.
Mieux, Sidonie Mérieux, ancienne d’EM Lyon, qui a fait une partie de sa carrière dans la société Image 7 à Paris, a créé à Lyon un cabinet spécialisé dans la chasse de tête d’administratrices : « HeR value ».
« J’ai créé HeR Value en octobre dernier et j’ai déjà trois mandats de sociétés qui m’ont demandé de leur trouver des administratrices. Je ne suis pas focalisée sur les sociétés cotées : HeR Value est aussi disponible pour toutes les sociétés qui veulent féminiser leur conseil d’administration, même si la loi ne leur impose pas », explique Sidonie Mérieux.
Cette dernière a elle-même donné l’exemple en entrant, en compagnie de l’ancienne skieuse Annie Famose, dans un temple du machisme sportif : le conseil d’adminsitration d’OL Group, la structure cotée en Bourse de l’Olympique Lyonnais.
«Siéger dans ce conseil d’administration est pour moi un vrai enrichissement professionnel. J’y apporte de mon côté mes compétences professionnelles. J’estime qu’il s’agit là d’un jeu gagnant/gagnant », admet Sidonie Mérieux.
Bref, ça bouge chez les « executive women » Mais cela sera-t-il suffisant pour atteindre la barre des 20 % de femmes dans les conseils d’adminsitration en 2014 ?
La barre a déjà été dépassée pour les sociétés du CAC 40 (21 %, actuellement). Pour les autres sociétés cotées de Rhône-Alpes, le pourcentage d’administratrices, selon Sidonie Mérieux, doit se situer actuellement aux alentours de 12/13 %. Selon cette dernière, les 20 % devraient être atteints sans trop de difficulté. « Ce sera sans doute plus difficile pour la barre des 40 % en 2017, le nombre de femmes présentes dans le top management ou chefs d’entreprises n’étant pas encore suffisant : on manque simplement de femmes prêtes à prendre des mandats », estime-t-elle.
La seconde raison mise en avant est purement mécanique : « Pour nommer une femme dans un conseil d’administration, il faut qu’une place soit vacante. Or, on voit difficilement les hommes démissionner pour laisser leur place. Il faut donc attendre que le siège soit vacant. Et cela prend du temps ! »
Deux solutions restent donc possibles : que ces messieurs les administrateurs se révélent galants ou sinon, il ne reste plus qu’à augmenter le nombre de membres des conseils !
Photo (DL)–Les femmes ont trouvé un appui du côté du Medef Lyon-Rhône qui a obtenu, via Opcalia, un organisme de financement de la formation, une participation de 50 % de la formation d’administratrice relativement onéreuse : 5 000 euros.
De gauche à droite, autour de Bernard Fontanel, président du Medef Lyon-Rhône, quatre administratrices de sociétés cotées : Frédérique Almaraz, présidente du directoire d’ALP prévoyance ; Blandine Peillon, dirigeante de « Jours de printemps ; Elisabeth Gouedard-Comte, gérante de Klemos GC et Anne-Sophie Panseri, Pdg de Maviflex et présidente de FCE (Femmes chef d’entreprise).
Publiée le 08 mars 2012 par LARGERON Dominique. Mis à jour le 12 mars 2012
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